"A l'école on nous apprend le passé simple. On devrait bien aussi nous apprendre le futur compliqué".

A. Roumanoff

Leslie sur Madère n'est pas une nouvelle recette de cocktail au délicieux vin de l'île. C'est le  nom  du cyclone qui a retardé de plusieurs jours notre vol retour à Lyon.  Ce zombie errant  dans l'Atlantique nord pour finalement inonder le Portugal et l'Espagne nous a fait prendre conscience des difficultés de l'insularité quand on doit partir et qu'il n'y a aucun autre moyen que l'aviation pour rejoindre le continent. Impossible de prévoir quoique ce soit avec des gredins pareils ! Grrrr... Aux dernières nouvelles, il se dirigerait vers le sud de la France et la Catalogne... où nous allons faire escale vers Lyon ! On vous dira tout une fois arrivés.

Deux semaines à Madère ne sont pas de trop pour apprécier pleinement le charme de cette île contrastée entre une côte sud très urbanisée et un intérieur montagneux et sauvage. Comme aux Açores, il n'y a de plage que de gros galets de basalte. Impossible de se baigner, si ce n'est dans des piscines naturelles. Cela a l'immense mérite de limiter le tourisme de masse. 

Leslie sur Madère
Leslie sur Madère
Leslie sur Madère
Leslie sur Madère
Leslie sur Madère
Leslie sur Madère

Bonheur de randonner dans une forêt laurifère, vestige des forêts primaires, parfois nimbée d'une brume mystérieuse, le long des levadas, ces canaux d'irrigation qui dévalent des montagnes pour alimenter la côte sud avec l'eau de la côte nord.

De paisibles petits ports se nichent  au pied de sombres falaises vivant autant de la pêche que de la culture de la vigne ou de celle des bananiers plantés sur de minuscules terrasses en pentes abruptes.

Leslie sur Madère
Leslie sur Madère
Leslie sur Madère
Leslie sur Madère
Leslie sur Madère
Leslie sur Madère
Leslie sur Madère
Leslie sur Madère
Leslie sur Madère

La capitale Funchal est une grande et belle ville de plus de 120 000 habitants, se déployant  harmonieusement en éventail dans une baie superbe.

Il faut prendre le temps de flâner dans la vieille ville avec son Mercado pittoresque où les espadas, ces longs poissons noirs plats qui se dégustent frits, rivalisent d'attrait avec les étals de piments colorés ou de fruits exotiques. Puis partir à la découverte des délicieuses places du centre bordées d'édifices blancs soutachés de pierres sombres et revenir par l'esplanade du bord de mer récemment aménagée de façon élégante et écologique.

Leslie sur Madère
Leslie sur Madère
Leslie sur Madère
Leslie sur Madère
Leslie sur Madère
Leslie sur Madère
Leslie sur Madère
Leslie sur Madère
Leslie sur Madère
Leslie sur Madère

Le surnom de Madère est "l'île aux fleurs". Octobre n'est pas la meilleure saison pour en profiter, beaucoup de plantes sont un peu fanées malgré le climat subtropical de l'île, les orchidées attendent le printemps pour s'épanouir,  mais la fleur symbole de Funchal, l'oiseau de paradis, variété de strélizia, éclaire tous les jardins.

Au XIXème, les grandes familles anglaises installées là pour commercer le vin de Madère, avaient pour habitude de construire des demeures magnifiques, les quintas, avec des parcs d'exception, rivalisant de recherche d'espèces rares et d'arbres ramenés de tous les continents.

Ce sont aujourd'hui des parcs botaniques de toute beauté.

Je ne résiste pas à vous joindre quelques photos de fleurs pour vous donner rendez-vous en novembre à Lanzarote, aux Canaries. Enfin, si tout va bien: avec la mer et le vent, j'apprends aussi l'humilité !

 

 

Leslie sur Madère
Leslie sur Madère
Leslie sur Madère
Leslie sur Madère
Leslie sur Madère
Leslie sur Madère
Leslie sur Madère
Leslie sur Madère

 

Capito capitaine

 

Saperlipopette, le près serré n’est décidément pas la tasse de thé de Dany. 

Selon elle, le vent est fait pour pousser un bateau pas pour lui refuser la route. Quand on souffle sur une poussière, dit-elle, c’est pour la chasser, non ? Pas pour que le grain de poussière fasse des zig-zags vers toi afin de te narguer. Donc naviguer entre les Açores et Madère au près, pendant 4 jours à se faire mouiller sans pouvoir rester debout sauf à s’accrocher des deux mains, je passe mon tour, conclut-elle. Et hop.

Voilà comment je me suis retrouvé seul à faire les 500 milles nautiques (le double en kilomètres) entre les deux archipels. Tout s’est bien passé. Je dormais par tranche d’une heure. Et J’avais le meilleur routeur du monde, élégant colonel de son état et Hugues de son prénom, pour optimiser la route via téléphone satellite. L’arrivée fut certes un peu mouvementée par un vent contraire plutôt vif. Mais Dany avait organisé mon arrivée aux petits oignons et au ponton.

Lequel ponton nous a offert son lot de rencontres bigarrées. Paul, un magnifique moine zen de Roubaix sur un bateau de 7 m tout aussi zen que son skipper, écrivain généreux, chaleureux, à la vie en forme d’œuvre d’art contemporain.

Puis Merle et Ulrich de Brême, 45 ans, en année sabbatique avec leurs enfants Hanna, Daniel et Jakob, 14, 16 et 18 ans. Un bonheur à les voir ensemble pour un tour de l’Atlantique sur un solide bateau en aluminium de 14 m.

A bientôt les amis. Chacun reprend sa route.

Notre séjour au ponton du port de Funchal fut aussi ensoleillé par Rafaël Costa, harbour Master, dont le professionnalisme, l’efficacité et la gentillesse sont formidables et rares dans les marinas. C’est lui qui va surveiller Castafiore pendant notre retour en France jusqu’à mi-novembre. Si on arrive à partir de Madère !

Car on a fait enfin la connaissance de Leslie, cyclone goguenard guetté depuis 10 jours sur les cartes météo. Un jour les météorologues prévoyaient qu'il balaierait les Açores, le lendemain les Canaries, puis repartirait sans doute à l’ouest. Il a finalement choisi de caresser Madère de ses gants de barbules crochues avant de s’écraser sur le Portugal. On a eu très chaud aux fesses, vindiou.

A se demander si le changement climatique ne finira pas par générer des conséquences fâcheuses (très anti-vivaldiennes) sur nos pizzas 4 saisons ?

 

 

 

Leslie sur Madère
Retour à l'accueil