« Hélas, les jours disparaissent comme les vagues et ne se renouvellent pas »

Petar Hektorovic

Sonate dalmate
Trogir
Trogir
Trogir
Trogir

Trogir

Aujourd'hui, une petite sonate composée de nos instants préférés en Dalmatie.

Trogir : ce gros bourg moyen-âgeux à l'architecture très vénitienne, labellisée Unesco, est envahi de visiteurs. A juste titre car c'est un petit bijou. Nous y allons tôt matin : miracle, nous sommes les premiers à grimper dans le clocher de la cathédrale et à découvrir entre les cloches aux tons graves, la vue des toits roussis par des siècles de soleil. Un ballet d' hirondelles joue à cache-cache d'un campanile à l'autre. Elles s'égosillent dans des aigus  joyeux, on dirait des enfants de maternelle en cour de récréation.

 

 

Milna
Milna
Milna

Milna

Milna sur l'île de Brac :ce  petit port a tout pour devenir une star, deux marinas sont déjà installées dans ce fjord verdoyant, étroit et profond, bordé d'une bucolique promenade propice aux aubades. Pour l'instant, tout est figé, pas de commerces, peu de cafés. De superbes maisons du XVIIème, délabrées, rêvent d'être restaurées et transformées en « apartman » (location meublée) avant de tomber en ruine. Qui sera le prince charmant pour réveiller cette belle endormie ? C'est le soir de la finale de l'Euro, nous n'avons trouvé qu'un seul restaurant avec une petite télé, au grand dam de Jean-Luc qui espérait un écran géant! La sérénade qui suivit le résultat fut brève.

 

Hvar et Stari Grad
Hvar et Stari Grad
Hvar et Stari Grad
Hvar et Stari Grad
Hvar et Stari Grad
Hvar et Stari Grad
Hvar et Stari Grad

Hvar et Stari Grad

Ile de Hvar : le port vénitien est une splendeur dont on ne se lasse pas. En juillet, une foule jet-setteuse s'y presse. Nous nous escamotons en scooter, franchissons des collines parfumées de lavandes en fleurs, et parvenons à Stari Grad, petit port sur la côte nord aussi austère qu'Hvar est trendy.

En face du café doté de Wifi où nous mettons à jour nos mails, s'allonge une bâtisse sévère, en pierres grises. On aperçoit derrière ses hauts murs une tour crénelée. Intriguée, je découvre que ce fut la demeure du premier grand poëte croate, contemporain de Montaigne, Petar Hektorovic. A l'intérieur un patio rustique avec un bassin où nagent des mulets, un jardin de curé exubérant et une tonnelle où se tenait au XVIème siècle un cénacle d'humanistes. Sur les murs chantent mezzo voce des devises gravées en latin, du genre: « Garde l'avenir en mémoire ». Il y a là une atmosphère un peu magique qui m'inspire une rapide aquarelle. 

 

Vis et Komiza
Vis et Komiza
Vis et Komiza
Vis et Komiza
Vis et Komiza

Vis et Komiza

Vis : l'île la plus occidentale de la Croatie, à portée de fusil de l'Italie. Nous mouillons à l'abri d'une jolie baie, en attendant que se calme le coup de vent fortissimo qui sévit en ce moment sur la zone Adriatique. En pleine saison les vacanciers ne se bousculent pas. Pourtant les villages de pierres blondes sont pleins de charme, juste rénovés ce qu' il faut, les couleurs de l'eau dignes des Bahamas et les sourires généreux. Balade en scooter à travers les coteaux en terrasses couvertes d'oliviers et de vignes donnant un excellent vin, le  Plavac. Ce sont les femmes qui ont accumulé à travers les siècles ces murets de pierres sèches pour soutenir les plantations sur des pentes raides. Beaucoup sont abandonnées aujourd'hui.

Vis est une île délicieuse pour qui aime explorer les sentiers bordés de touffes de romarin menant à des criques secrètes nuance turquoise .

Nos prochaines étapes, Korcula, Lastovsko et Mljet avant d'arriver à Dubrovnik en fin de semaine.

 

Vis Luka, Komiza et Primosten
Vis Luka, Komiza et Primosten
Vis Luka, Komiza et Primosten
Vis Luka, Komiza et Primosten

Vis Luka, Komiza et Primosten

CAPITO CAPITAINE

Dans les années 1860, l'Italie vient de naître. Les bateaux (en acier) de la flotte du roi Vittorio Emanuele II, Roi de Sardaigne devenu premier Roi d'Italie, se frottent à ceux (en bois) des Autrichiens, devant l'île de Lissa, Vis en croate. Les Italiens perdent.

Voilà ce que les enfants apprennent aujourd'hui dans les écoles de la République italienne (le Royaume a été aboli par référendum en 1946).

Mais attention : comme nous l'a fait remarquer notre ami vénitien GianPietro Zucchetta, la réalité est un peu différente.

Après qu'en 1797 Napoléon eût mis un terme aux mille ans de la plus longue République (oligarchique tout de même) de l'histoire, Venise a été dévolue à l'empire austro-hongrois. C'étaient donc des bateaux vénitiens (en bois comme on savait bien les faire à l'Arsenale), qui s'opposèrent à ceux métalliques de l'Italie naissante. Si le commandement était autrichien, les ordres étaient donnés en vénitien. Ce fut ainsi Venise qui défit l'armada italienne sans que les livres d'histoire le rappellent !

Cette défaite est ressentie encore un peu honteusement en Italie.

Il importe par conséquent aux Vénitiens (devenus Italiens en 1866 plutôt mal gré que bon gré) de rappeler que la Sérénissime ne saurait être mêlée à cette avanie maritime. Non mais.

Comme dit fièrement GianPietro : « Des hommes de fer sur des bateaux en bois ont défait des hommes de bois sur des bateaux en fer».

PS : J'ai l'insigne honneur de vous informer que Castafiore et son équipage viennent d'être agréés par la Compagnia Della Vela di Venezia, en tant que membre actif du Yacht-club dont le bassin est situé juste sous l'église de San Giorgio Maggiore, face au Palais des Doges.

C'est Napoléon qui l'a construit mais chut !

 

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